soann artiste peintre
Description
J'aime les vibrations de cette voix qui s'élève comme l'encens entre les pierres froides et rugueuses de l' Eglise ; mais c'est la tienne que j'espère dans mon silence intérieur, celle qui disait :
" salut, c'est moi "
Allez, reviens !
Personne ne lira cette page trop secrète et d'ailleurs personne ne s'intéresse à moi, à nous, personne. Personne ne se manifeste, personne.
Nous sommes dans l'ombre silencieuse, embaumée d'encens et en présence de l'Ange de cristal.
Dis-moi le grand Mystère que tu connais maintenant, et si je pourrai t'y rejoindre, dis-moi.
" On est bien peu de chose " oui, je sais.
" c'est mon amie la rose qui l'a dit ce matin "
" croit celui qui peut croire, moi j'ai besoin d'espoir sinon je ne suis rien, ou bien si peu de chose..."
Allez, reviens !
Juste le temps de retomber dans l'enfance des pavés du Nord, puis des cavalcades en Forêt Noire aux prairies en folie de Printemps, et la neige infinie et puis, et puis...nos longues virées en vélo "sans les mains", les fruits chipés pas mûrs et la courante inévitable, toutes les bêtises de garçons, les fous rires pas toujours polis, les gros mots en Allemand mais la messe en Latin... reviens.
Juste le temps de réaliser nos rêves, nos passions célestes ; toi pilote et moi danseuse "étoile" bien sûr, le ciel toujours...
Mais le Ciel t'a repris, et " depuis que tu es loin de moi, je suis comme loin de moi, oui j'ai le mal de toi, et même si je ne le dis pas, je pense à toi tout bas " et ne recherche aucune consolation.
Il y a dans ce grand malheur quelque chose de divin dont 3 petits cailloux blancs que je fais crisser entre mes doigts sont aussi mes 3 gouttes ou mes 3 points de suspension...et me guident sur le chemin du courage qui fut le tien, et celui de l'acceptation du destin.
Je dis ça, mais je n'accepte pas que tu ne sois plus là, et surtout pas sous cette pierre qui t'écrase et t'étouffe, mon bel oiseau blanc, Edelweiss des airs.
Allez, reviens ! et reste !
Il faut bien que je termine ce tableau abandonné le jour de ton départ !
Et comment faire sans ton encouragement, comment réparer ce qui est cassé, qui m'empêche de retrouver cet état de grâce devant la toile, la confiance humble mais solide de créer quelque chose de beau qui nous plaira ?
Quelque chose pour me protéger et me rassurer, car avec toi, mes tableaux me protègent, me rassurent.
Pourtant je fais le vide intérieur afin de laisser place au miracle. Les yeux fermés, je te vois, je t'entends, mais la magie n'opère plus. C'est la solitude et le silence ; une sorte de vide comblé de plénitude tellement au-dessus de tout.
Me voilà ignorée ; de quoi plaire aux jaloux, il est vrai que l'on peut aussi "flinguer" avec un silencieux... l'indifférence, l'oubli.
Moi j'ai perdu "mon Nord" et je suis déboussolée.
Mais l'araignée noire est au coeur de sa toile qu'elle tisse inlassablement et patiemment, en clair obscur, en approches floues, en flashs furtifs, en désirs impossibles, jusqu'à ce que la révélation s'impose, malgré les agressions contemporaines de toutes sortes.
Tu vois, on est bien dans l'ombre. On voit.
On est bien dans le silence, on entend. On se tient compagnie.
Je ne tournerai jamais cette page rien que pour nous, ni ne fermerai la porte. Je la mettrai "tout contre", en laissant une petite lumière, celle de la réponse du Ciel.
Et pour rester dans l'Infini je mettrai bien - tu sais quoi ...
... une Apparition dans le Ciel ...
et pour le son, pour encore pleurer de tant de beauté, de puissance : " La Bohême " avec Pavarotti et Mirella Freni : " che gelida mamina...o soave fanciulla...dammi il braccio, o mia piccina " on aimait beaucoup, ou le concerto n°1 de Brahms, la douceur et le drame de la fin du monde, ou alors " Herr... Eternel...quelle est la mesure de mes jours...j'aime les vibrations de cette voix....qui disait :
" salut, c'est moi "
Libera me, Domine, de morte aeterna, in die illa tremenda...
Soann
Commentaires
06.11 | 15:01
pour un peu, je serais " honorée "... quel sort le monde moderne, tout ...
17.09 | 16:27
quelle phrase merveilleuse, on se croirait chez Balzac !
01.08 | 15:06
...vous travaillez sans doute à quelque bel ouvrage...